Une brise d'air fraîche lécha mon visage, comme impatient que je me lève, ce que je fis d'ailleurs. J'ouvris mes paupières encore endormies, et me leva. Je regarda dehors, le soleil pointé le bout de son nez. Je m'autorisa un vague remords. J'imaginais ce que devaient voir les Satellites. Des kilomètres, et des kilomètres de verdures, de forêt luxuriante, hostile, enfin sa il ne le savait pas. Je soupira, et pris une robe blanche fine. La seule trace que New York avait bel et bien existé. Je regarda la pendule qui avançait beaucoup trop lentement à mon goût. J'avais envie de lui arracher ses aiguilles et de leurs ordonner d'aller plus vite.
Je sortis de ma maison, et je me dirigea vers la forêt Aveugle, que je pouvais déjà apercevoir, tant mon habitat était proche. J'avais de la chance de ne pas habiter au bourg, devoir faire des je ne sais combien de borne pour arriver à la forêt, cela m'aurait énervé au plus haut point. Arrivé à la bordure de la forêt j'aperçus deux jeunes Cyniks, un grand et un maigrichon qui essayaient temps bien que mal de faire avancer l'Ourscargot. D''ailleurs lui aussi avançai à une vitesse exaspérante. En passant près d'eux, je m'amusa à deviner leurs prochaines paroles ;

Quelques secondes plus tard, j'entendis au loin le grand lui dire se que j'avais prédis. Je souria, et continua de trottiner gaiement vers le champ aux Champignons Lumineux. Je ne sais pas pourquoi, ils m'ont toujours fasciné. Ce qui était le plus marrant, c'était la couleur des champignons qui changeaient en fonction de leurs humeurs.
Sur le chemin je ne croisa aucun obstacle potentiel. Hormis quelques serpents venimeux qui avaient tenté de goûter à mon sang. J'arriva à la clairière et je m'arrêta sur le chemin. J'avais pris l'habitude de toujours faire ceci, d'observer, la danse des champignons, qui tanguaient en fonction du vent. Je repéra le plus gros, et je m'assis en dessous. Au passage je pris un fruit que je croqua, le jus dégoulinant sur mes mains. Je me mis en tailleur et écouta les bruits. Lorsque soudain j'entendis des pas, et que je perçu des paroles. Je me redressa, en faisant tomber dans un bruit sourd mon fruit. Dommage, il était plutôt bon. Je balaya du regard l'étendu du champs, mais je ne vis rien, à part d'immenses tiges de toutes les couleurs. Bizarre, pourtant j'aurais juré avoir entendu quelqu'un parler, pensais-je.